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La santé et le bien-être sont au centre des préoccupations des Français, qui consacrent une partie de leur budget dans des solutions pour rester en forme. Parmi elles, la prise de vitamines sous forme de compléments alimentaires.
Si cela peut sembler anodin, ces habitudes peuvent engendrer un excédant de certaines de ces vitamines.

Ce phénomène, appelé hypervitaminose, inquiète de plus en plus.
Pour éviter cela, il est indispensable de connaître les vitamines, leurs rôles, mais aussi, leurs effets indésirables.

Quels risques pour quelles vitamines ?

Commençons par le commencement. Une vitamine, c’est une molécule indispensable à l’organisme, qu’il ne peut pas synthétiser, et qui est apportée en majorité par l’alimentation (mais pas que, nous allons le voir plus bas).
Toutes les vitamines ne se ressemblent pas. Elles ont chacune leurs spécificités et sont divisées en deux grands groupes.

Les vitamines hydrosolubles

Solubles dans l’eau, ce sont celles que l’on connaît sous les noms de vitamines C et B.
Ces dernières se stockent très peu dans notre organisme, et, de plus, sont facilement évacuées par nos urines. Il est donc important d’avoir une alimentation variée qui va nous apporter nos rations quotidiennes. De ce fait, il est peu probable d’avoir un risque de surdosage avec ce groupe.

Les vitamines liposolubles

Ce sont ces dernières qui nous intéressent, car elles sont stockées au niveau du foie, et peuvent donc s’accumuler. Nommées vitamines A, D, E, K, elles jouent, elles aussi, un rôle essentiel dans notre métabolisme, mais peuvent provoquer des dégâts si elles sont consommées en trop grande quantité :

  • La vitamine A : Elle stimule le système immunitaire, assure un bon fonctionnement de la rétine et elle aide à la croissance osseuse. En excès, elle peut provoquer des troubles cutanés comme de l’eczéma, de l’hypertension portale (pression au niveau du système veineux), de l’hypertension intracrânienne et des douleurs osseuses. Chez les femmes enceintes, il peut y avoir des malformations congénitales. Chez les fumeurs, une supplémentation trop importante augmente les risques de développer un cancer du poumon.
  • La vitamine D : C’est une vitamine particulière, car on la trouve assez peu dans l’alimentation. En effet, elle est synthétisée essentiellement via les rayons UVB du soleil. Ce qui explique les carences en hiver, et même parfois, en été, car les crèmes solaires filtrent aussi ces rayons (un équilibre est donc à trouver). Elle permet de réguler positivement le génome en favorisant son expression, aide à l’absorption du calcium, et a un rôle dans le système immunitaire. Lors d’une trop grande consommation de vitamine D, on peut observer un affaiblissement psychique et physique, de l’anorexie, des troubles digestifs, des malformations fœtales.
  • La vitamine E. Son principal atout est son action antioxydante. Le surdosage est exceptionnel, mais pas impossible. Il provoque une asthénie (affaiblissement de l’organisme) et très rarement, une hémorragie cérébrale. Certaines pathologies nécessitent une surveillance quant à la prise de cette vitamine.
  • La vitamine K : Elle est utile dans la coagulation du sang. Elle a assez peu d’effets toxiques, mais peut provoquer des réactions cutanées, souvent dues à une injection trop rapide.

Nous pouvons donc voir que les cas d’hypervitaminoses peuvent avoir des effets assez graves, notamment en ce qui concerne les vitamines A et D. Les enfants et les femmes enceintes sont plus sensibles aux conséquences d’une supplémentation trop importante.

Nous consommons de plus en plus de vitamines

« On mange mal ». « Les aliments ont perdu leurs qualités nutritives ». Ces phrases, on les voit, on les entend partout. Comment alors, est-il possible d’apporter trop de vitamines à notre corps ?

Hormis le fait que ces allégations ne sont pas vraiment prouvées, nous sommes de plus en plus inquiets pour notre santé, avec, pour certains, une tendance à l’orthorexie. Et ça, les industries et les équipes marketing du secteur bien-être l’ont bien compris. On ne peut pas passer deux minutes sur le web sans entendre parler de thé détox, de compléments alimentaires, de super aliments…

D’articles fallacieux, en passant par les mensonges par omission, nous en venons à acheter tout et n’importe quoi, du moment qu’on nous promette la forme, une bonne mémoire, une jolie peau.

Cela n’est pas sans danger. En effet, nous avons des doses journalières de vitamines à prendre, mais, dans certains cas (comme pour les vitamines A et D), des restrictions ont été apportées. Par exemple, pour une femme enceinte, 1500 µg de vitamine A est le maximum à ingérer.

Seulement voilà. Ni les vendeurs de compléments alimentaires, ni nous-mêmes, ne sommes médecins. Le risque d’erreur de dosage, d’interactions avec des traitements, est grand, et peut donner lieu à un trop grand apport de vitamines.

Pire, certains compléments alimentaires peuvent en cacher. C’est en tout cas ce qui ressort de l’étude de 60 millions de consommateurs, qui a mis en évidence la présence de vitamine D dans des compléments d’oméga 3.

Le mieux est l’ennemi du bien.

S’inquiéter de notre santé, faire en sorte de bien se nourrir, d’apporter ce qu’il faut à notre organisme, c’est indispensable. Mais ne faisons pas n’importe quoi. Ne nous laissons pas berner par des publicités trop belles. La seule personne qualifiée en cas de doute sera un médecin, qui éventuellement, pourra prescrire des prises de sang afin de détecter une carence, ou conseiller certains compléments en cas de fatigue, de stress, de problème de peau…

En somme, ne nous rendons pas malades d’avoir voulu être en bonne santé.

Sources :

60 millions de consommateurs
Excès vitaminiques et hypervitaminoses
Les vitamines liposolubles